Ce qu’en dit l’éditeur :
« Sur Instagram, elle est suivie par plus de sept cent trente mille personnes. Dont moi. Je connaissais Lou par cœur – et pourtant je ne l’avais jamais rencontrée. »
Sur les réseaux sociaux, Lou est la reine de son univers. Suivie et adulée, tout lui réussit.
Diane l’observe à distance, comme les autres, peut-être davantage. Jusqu’à ce qu’une relation complexe se noue entre les deux jeunes femmes, dans l’inconscience du drame qui se prépare.
Avec ce premier roman, Camille Yolaine livre un conte cruel sur les jeux d’influence en amitié et sur les réseaux sociaux, où l’admiration n’est que la face cachée de la jalousie. Elle est elle-même suivie par plus de 500 000 abonnés sur Instagram.
Image issue du site des éditions Albin Michel
Ce que j’en pense :
« J’aime », ou l’obsession d’une jeune femme pour une influenceuse.
J’ai choisi ce roman pour deux raisons : le thème de l’amitié, mais sous un angle aux antipodes de la mièvrerie. Et puis les réseaux sociaux et leur impact. Je m’attendais vaguement à une histoire de manipulation, mais sûrement pas au dénouement.
Aucun des mots-clés (amitié, image par exemple) n’est à prendre au pied de la lettre, aussi bien dans le récit que dans ces quelques paragraphes.
Revenons à l’histoire, dont la narratrice est Diane.
Diane est une jeune femme « ordinaire », dans le sens où elle n’est pas active sur les réseaux sociaux (elle observe).
Lou est une influenceuse dont l’existence est greffée sur son image.
Aussi quand les deux jeunes femmes se rencontrent – mais qui rencontre l’autre ? – Diane est aux anges. Elle devient, rapidement, outre la photographe de Lou qu’elle suit partout, une sorte de faire-valoir. Même si, déjà adulée, affublée de ses milliers de followers, Lou n’en a pas forcément besoin… Mais la manipulation s’est déjà immiscée puis bien ancrée dans l’amitié qui se noue entre les deux jeunes femmes.
A noter, les passages en italique, relatant vraisemblablement des rendez-vous avec une psychologue ou un psychiatre, m’ont un peu mise mal à l’aise. Pour moi, ce procédé appartient à Nathalie Sarraute (« Enfance »), et seulement à Nathalie Sarraute. Ce qui, objectivement, est faux, tant les mots, les figures, les procédés, appartiennent nécessairement à chacun.
En somme, ce pourrait être une énième histoire banale. L’histoire d’une amitié un rien bancale. Pourtant, alors qu’un jeu malsain se met en place, à dessein tout comme à l’insu de Lou et Diane, la complexité des sentiments, des gestes, actes et dires s’installe. On devine évidemment qui a ou aura le dessus. Evidemment ?